schema-de-la-choregraphie

Dans la gravure, il manque un danseur ; ce qui fait que 2 tiennent leurs épées par la pointe et 2 autres par la garde. C’est une méconnaissance de la véritable chorégraphie d’origine normande, adaptée par les néerlandais, qui nous vaut cette composition boiteuse, résultante de la symbiose des mois nordiques de GaukmanuðŔ : “lune du coucou” (du 15 avril au 15 mai), – surnommé aussi HarpamanuðŔ : “mois du tamis”, et appelé Winnemanoth : “mois des prairies” (cadrant avec le mois de Mai) en saxon -, et de SelmanuðŔ : “lune des salutations/bénédictions” (du 15 mai au 15 juin, de Sælu/Ælu : “joie/bénédiction” en gotiska. Le Sel est aussi une : “laiterie à mouton” exploitée durant l’été, de Selja : “vendre” en norrois.), surnommé aussi SkerplamanuðŔ : “mois des enclos à vaches” (de Skerja : “vache” et Bæla : “enclos” en norois) en ruska (langue norroise de Normandie), appelé Brachmanoth : “mois des friches” (cadrant avec le mois de Juin) en saxon. En norrois ces 2 mois débutant l’été, sont appelés TvímanuðŔ : “mois double”, Trimilci : “3 traites” en anglo-saxon.

Déjà mentionnée par Tacite dans Germania : “la Germanie” livre XXIV, elle fut très estimée chez les Hessois (Chattii, dont une partie migra au Hvítaland : “Pays de Caux” au IIème s. de notre ère) jusqu’au XVIIème siècle. C’est en l’honneur de Tųr : “Tyr”, Ass de la Justice et de l’honneur martial, ancien Ase de la Guerre (supplanté par Þór, car il sacrifia un de ses membres, pour aider à enchaîner le loup Fenrir : “éclipse”, mentionné dans la Gulfaginingsaga), et des Valkyries, – qui vont chercher les guerriers tombés au combat pour les amener au banquet de la Valhalla -, que se chorégraphie cette danse, qui à l’origine était dansée par de jeunes hommes. Tųr fut christianisé en Saint Georges chevalier à la lance, en tant que Patron des hommes de guerre (fêté le 3 avril).

La danse des épées est connue dans différentes régions du globe :

En Kempen : “Campine” (Anversois & Limbourg), se danse le Trawantel (exécutée par six hommes joints par des bâtons et dans laquelle on emploie également un cerceau. L’accompagnement, par le tambour seul, donne aux représentations de cette danse un caractère martial, dont l’ancêtre est la danse des épées). Des reconstitutions flamandes, jusqu’à Dunkerque, et Wallonnes, existent, mais n’ont aucunes valeurs historiques, et sont sans réel contexte archéologique et culturel, comme démontré plus haut.

En Euskaria (à Legazpi, Gipuzkoa, la danse des épées chorégraphiée le 3 mai, remonte au XVIIème siècle) ; l’Ezpata-dantza se danse le 2 juillet, Ezpata joko txikia : “bal de petites épées”, Ezpata joko nagusia : “jeu de grandes épées”.

En Occitanie, le Bacuber (des tuskr Bach : “retour” & Uber : “au-dessus”, voir : La vraie langue celtique, de l’Abbé H. Boudet), existe encore de nos jours à Pont de Cervière (Briançonnais, Hautes-Alpes). A Istres (plaine de la Crau, Bouches-du-Rhône), depuis le XVème siècle, elle est connue sous le nom de Branle des Mauresques (et dansée dans les derniers jours de Carnaval ou lors de réjouissances particulières).

En Ecosse la danse est mixte, mais son ancêtre est l’Argyll Broadswords (danse d’épée pour 4 hommes. Le prince Ghillie Callum, créa cette danse en 1504, après un combat mortel contre un des chefs de MacBeth à la bataille de Dunsinane. Il prit l’épée du chef vaincu, l’a croisa sur la sienne et dansa dans les angles de la croix, ainsi formée par les claymores.).

Au Nord-Est de l’Angleterre, la Shortsword dance : “danse des courtes épées”, s’effectue en hiver à cinq danseurs (avec des épées courtes et flexibles), la Longsword dance : “danse des longues épées” du Yorkshire, est exécutée en cercle par un groupe de six à huit danseurs.

En Allemagne, une Tanz Schwert : “danse de l’épée”, est attestée pour la première fois à Fribourg en 1492 (elle fut exécutée tous les ans jusqu’en 1755, par les gardes suisses à Paris), elle est à l’origine de la Schwerter tanzen : “danse des épées” de Wittelsheim (Alsace).

En Croatie, elles sont appelées Moreška (elle est arrivée dans l’île de Korčula au XVIIème siècle, et en Sicile via l’Espagne du Moyen-âge. Elle oppose des Chrétiens blancs habillés en rouge à des Turcs en noirs, le bien, contre le mal) ; Kumpanija (qui figure la résistance des pirates contre les Turcs) ; et Moštra (combat à l’épée au son de cornemuses, se terminant par la mise à mort d’un taureau). Trois danses d’épées effectuées seulement sur cette île (Mais il n’y a pas de parenté directe, entre la moresque et la danse des épées).

En Espagne, à Obejo (environs de Cordou), la Danza de Bachimachía (symbolise l’art guerrier des peuples barbares, et requière 32 hommes plus un maître. Le Patatú, est le moment le plus prisé, les danseurs y prennent la tête du maître de danse, coincée en étaux, au milieu des épées. Lors de la fête de San Benito du 11 au 14 juillet, tous accompagnent le Saint en dansant, lors de la procession vers le pèlerinage de l’Ermitage).

En Italie, la Danza delle spade : “danse des épées”, se déroule le 15 août à Torre Paduli (environs de Ruffano), pendant la Fête de San Rocco (c’est une représentation théâtrale, dont les protagonistes, des pêcheurs, simulent un duel au son des tambourins, en utilisant les bras et les jambes comme s’il s’agissait de couteaux ou d’épées).

Jusqu’au Caucase, en Arménie la Սուսերով Պար : “Sabre danse” (est connue grâce au compositeur Aram Khatchaturian), et Géorgie où elle est appelée Farikaoba, en passant par la Turquie, où elle est nommée Kilic kalkan : “danse du sabre”.

En Chine, les danses les plus répandus durant la dynastie Tang (618-907) étaient la “danse civile”, et la “danse martiale” (le maniement de l’épée et l’arrangement chorégraphique incluait la spectaculaire danse Épée Huntuo des contrées occidentales, de même que les Épées de Xihe de la Chine du Nord-West).

En Arabie Saoudite, la danse nationale s’appelle Ardha (danse folklorique masculine à l’épée, ayant ses racines dans la région centrale de Najd).

Chez les Touaregs, cette danse se nomme, la Takouba : “danse du cri de guerre” (c’est aussi le surnom donné à l’épée touareg).

Dans l’empire Inca, les guerriers Shamanns qui dansaient sur les champs de bataille, au son de grands ciseaux (comme un triangle ; en gamalnorsk Oddi-nn signifie “triangle”), était appelés Dansaqs, du tusk Dintjan : “se mouvoir deçà delà/danser” (avec un jeu de mot sur Dúnn : “équipe” & Dansk : “Danois” en dönsk tunga, & Saksa : “épée” en norrois), qui est le nom d’une ancienne danse de marin, des guerriers nordiques qui créèrent l’Empire Inca.