Le Mesnil normand, retrouvé aussi dans quelques noms de localités en Picardie, Eure-et-Loir (le Drouaisi fut volé à la Normandie par la France, et le Chartrain fut conquis par le Viking Hasting), île de France West (dont le Vexin dit faussement “français”, et l’Oise normande), un en Seine-Saint-Denis), Champagne et Wallonie, écrit aussi Ménil dans l’Orne (graphie imposée par le Conseil général…, de quoi se mêlent ces émules du Principe de Peter ?), en Ardenne, en Lorraine & un en Mayenne (dû à la colonisation normande), Maisnil dans le Nord-Pas-de-Calais et un en Wallonie (idem), désignerait un “domaine rural”.
Il serait issu selon les crétins-utiles de Wikipédia et de Forum Babel d’un Mansionile en latin tardif (IIIème/Vème), qui dériverait lui-même d’un Mansione bas-latin (IIème/VIIIème siècle), à l’origine du français “maison”…
La notion de Crétin-utile, mainte fois employée pour désigner ces pseudo-linguistes limités, est une litote pour cataloguer des inutiles qui se donnent de l’importance.
Et question :
Latin tardif comme Bas-latin sont des termes sibyllins…, souvent employés à dessein par les pseudos linguistes et latinistes forcenés, pour masquer leurs méconnaissances et autres incuries. Comment en effet la dénomination spécifique d’une forme de latin (le latin tardif IIIème/Vème), peut-elle se retrouver en plein dans une autre (le bas-latin IIème/VIIIème siècle) ?
Or, selon nombre d’historiens et de linguistes sérieux, les dénominations spécieuses de ces latins de cuisines, seraient une interpolation de clercs chrétiens mal formés et piètres latinistes. Et si votre compte rendu d’une unité orthographique issue de l’évolution linguistique du latin au roman tient apparemment la route, c’est qu’elle est issue d’une école : celle des clercs et autres moines du moyen-âge qui provenaient de l’église catholique romaine, dont Cluny fut une des « grandes écoles », qui latinisaient à tous crins, les mots dialectaux issus du gaulois ou du germain, croyant les “anoblir” en les latinisant.
Car Mesnil est un mot germano-nordique, il vient des norrois Mænn : “Homme/Humain”, avec la contraction euphonique en final, de Nųbųli : “nouvelle ferme” & Nųlenda : “colonie”, et se retrouve en grande majorité en Normandie, peuplée à l’origine de Kelto-Belges, d’Angles, de Saxons, de Franks païens, puis de Skandinaves. Il se retrouve aussi, mais en moindre part, dans la France germanique et franque, ce qui, si l’on part du principe erroné d’une étymologie latine de Mesnil, reviendra à nous faire accroire que les Normands, Franks et Germains parlaient latin dans les campagnes, sachant que si le mot Paysan vient du latin Paganus, c’est justement qu’ils étaient réfractaires à la latinisation et qu’ils restèrent païens, bien après le départ des Romains.
Henri-Paul Eydoux, dans : La résurrection de la Gaule (éd. Plon 1961), écrit p. 156 : « Contrairement à ce qu’on a pu croire, la romanisation de la Gaule serait restée assez superficielle ; de fait, ni la vieille religion celtique ni la langue gauloise n’ont complètement disparu sous l’emprise de Rome.
Sans doute, les grands monuments flattaient-ils l’orgueil, mais ils étaient plaqués artificiellement sur un pays qui n’en avait jamais bien compris ni la nécessité ni l’emphase ; d’autre part, ils représentaient un paradoxe – sinon un défi – pour des populations qui, pour la plupart, continuaient à vivre dans de modestes masures à l’ombre des solennelles constructions. Quand l’Empire s’est affaibli, la Gaule a connu un renouveau de ses traditions celtiques (on a même le témoignage dans différents domaines) et elle s’est débarrassée sans difficultés de la défroque romaine. Les monuments ont été démolis dans une sorte d’indifférence générale.
Ce qui est intéressant à souligner c’est que, à la même époque, les villes ont perdu leur nom romain pour prendre celui des anciennes populations gauloises dont elles étaient le chef-lieu ».
Et comme le souligne avec justesse un certain C. Cottereau :
– Merci d’apporter la preuve d’une occupation romaine dans l’actuelle Normandie, sachant qu’aucun archéologue n’a jamais trouvé la moindre trace d’un camp romain du haut empire, ni la moindre tombe de soldat romain de la même époque. Tout cela reste du domaine d’Astérix et des mythiques “camps de César”, camp de l’âge de bronze, du fer, voire même médiévaux. Cf tous les travaux d’archéologues : Michel Reddé etc…. Invasion convient donc bien occupation est donc inopportun.
Du IIème siècle au IXème siècle la future Normandie était peuplées de Saxons, puis vinrent les Vikings, qui “officiellement” parlèrent le norrois jusqu’au XIIème siècle. Mille ans de langue saxo-norroise en “Normandie” ne peuvent pas s’être effacé, sous le joug des latins qui n’ont été en Gaule, que 500 ans…, sachant de surcroît, que la langue vernaculaire des armées romaines fut la koinè (grec), César ayant d’ailleurs rédigé son “De Bello…” en grec ! On peut lire, chez certains linguistes et non des moindres : p. 313 Cours de linguistique générale, de Ferdinand de Saussure, éd. Payot, Paris 1964 : « Aucune famille de langues n’appartient de droit et une fois pour toutes à un type linguistique. » p. 50 (ibid.) « la préoccupation étymologique ; a été prépondérante à certaines époques, par exemple à la Renaissance. Souvent même c’est une fausse étymologie qui impose une graphie ; ainsi, on a introduit un « d » dans le mot « poids », comme s’il venait du latin « pondus », alors qu’en réalité il vient de pensum.
Mais il importe peu que l’application du principe soit correcte ou non : c’est le principe de l’écriture étymologique qui est erroné. p. 2 Du latin au français, de J. Marouzeau : « Le latin est tout au plus responsable de certaines innovations apparues au cours de l’histoire du français, par l’entremise de lettrés soucieux de faire reconnaître dans certains mots la forme des mots dont ils sont issus…
Cette manie latinisante s’est perpétuée jusqu’à l’époque moderne…
Le linguiste allemand Diez postulait : des “dialectes parlés des romains” et non le latin classique comme “langues-mères” des langues romanes, sans exclure l’influence des adstrats (grec, germanique), & substrats (étrusque, ibère, celtique…) du fait des documents disponibles (conscient des lacunes en documents historiques et dialectologiques) ; et revendiquait l’influence de Raynouard ; sa grammaire étant conçue sur le modèle des langues germaniques de Grimm (1819). Dans : Le Breton, langue celtique, de Yann Brekilien : “Contrairement à ce que laissent volontiers entendre les « latinomanes » qui plastronnent dans l’Université, les mots les plus usuels de la langue française ne sont pas d’origine latine mais celtique.
Ainsi en est-il de la plupart des noms d’animaux domestiques et de quelques noms d’animaux sauvages : (en voici quelques-uns) cheval (de kaballos), chat (de kattos)…, Les Gaulois n’ont donc pas dû voir de grande différence entre leur Boukka (dans les langues celtiques, le b initial se prononce [v]), et le latin Vacca (le v latin se prononçant [w])… Ce sont encore des mots quasi-identiques qui désignent en gaulois et en latin le taureau (tarvos et taurus), le chien (ku-kunos et canis-canis)… De même, les principaux arbres portent des noms gaulois…” etc., ce n’est donc pas pour autant qu’il faut tout rattacher au latin.
Comme disait l’écrivain Bourguignon Henri Vincenot : « J’en ai prou de vos Grecs et de vos Romains ! A vous entendre, on ne peut pas faire un pet, qui n’ait été déjà pété deux fois par eux ! ». Il faut se débarrasser définitivement de notre complexe utérin vis-à-vis de la grécité et de la latinité, complexe résultant d’une éducation stupide qui dure depuis des siècles et qui ne nous tourne que vers la Méditerranée. Jean Markale, in L’épopée celtique d’Irlande, Payot, Paris 1971.
Pour votre éducation lisez le livre de Jean-Paul Savignac « Merde à César » Les Gaulois – Leurs écrits retrouvés, rassemblés, traduits et commentés (Editions de la Différence), et sur le Web : Gorgobina et les Gaulois de l’An mille (sur la survivance de la langue gauloise jusqu’à cette époque).