ce-que-la-bretagne-doit-a-la-normandie

Les hermines qui sont sur son drapeau, via Pierre de Dreux époux de la duchesse Alix en 1212. Le fait que ces armoiries de Dreux étaient brisées et sur brisées (la bordure de gueules & le franc-quartier d’hermine) signifiait que c’étaient des armes de cadet, peu convenables pour une grande principauté. Elles faisaient aussi de la Bretagne une dépendance héraldique du petit comté de Dreux, dépendant lui-même originellement du duché de Normandie. Porter les mêmes armoiries signifiait partager l’autorité et les propriétés ducales. Jean III ne pouvait l’accepter de sa marâtre Yolande de Dreux avec laquelle il était en froid, et puisqu’il ne pouvait lui interdire le port des armes de Dreux, il décida d’en changer lui-même. En 1316, quatre ans après son avènement, Jean III abandonna l’échiqueté de Dreux, pour le semé de mouchetures d’hermine, dit en héraldique française « bannière d’hermine plain ». Lesquelles seront utilisées jusqu’au XVIème siècle.

Les prémices de sa culture :

– Walter : “Walder” (francisé en Gautier), né au XIIème siècle au Cotentin, décédé en Angleterre, devient archidiacre d’Oxford, auteur du Liber vestutissimus traduit d’un original composé & rédigé en breton littéraire par lui-même. Emporté en Angleterre, & contant l’histoire de la Bretagne insulaire depuis son 1er roi, Brutus, jusqu’à Cadvaladrus, fils de Cadvallonis ; Premier ouvrage d’histoire britannique, & source de la légende arthurienne (Geoffroi de Monmouth s’en servit pour rédiger son Historia Regnum Britanniae en 1135/1138, traduit Brut y Breninhed en kymris, puis Geste de Brut en anglo-normand, par Wace).

– Hróbjartr II Kostughosa : “Robert II Courte-Heuses”, 1054 (Normandie), 1134 (Cardiff), Comte du Maine 1063/69 puis Duc de Normandie 1087/1106, est l’auteur de L’Afallenau : “les Pommiers et/ou chant d’Avallon” en kymris (gallois) attribué au barde Merdhin, son pseudo…

Le maintient de sa langue, et un apport non négligeable de population originaire de Normandie :

Les Chroniques de Frodoard ne commencent qu’en 919, & selon lui, la Bretagne fut entièrement occupée par les Vikings (de Seine & de Loire), ils ravagèrent le pays, emmenant une partie des habitants en esclavage & chassant les autres. Selon Guillaume de Jumièges qui écrivit au XI/XIIème s., la Bretagne & le Nantais furent cédés à la Normandie, qui en était suzeraine, d’ailleurs Dudon de Saint-Quentin note que Guillaume Longue-Epée était aussi Duc des Bretons. Les nobles & riches bretons étaient partis au Pays de Galles & Angleterre, les plus pauvres s’étaient regroupés en Cornouaille (de Bretagne), soumis aux Normands & inféodés à la Normandie, ils se révoltent à la Saint Michel & tuent les Normands, dont leur chef Felekan. Inkon Viking de la Loire avec son armée rentre, tue & chasse les habitants bretons restant, les Normands & Guillaume y prennent part & expulsent Alain Barbetorte Comte de Vannes, Juhel Berenger Comte de Renne lui rend hommage comme vassal ainsi que le Comte de Nantes (région Viking norwegienne avec Noirmoutier dès 843, & état “cédé” par les carolingiens de 921 à 937) sauvés par leurs soumissions (c’est d’ailleurs grâce à ces exils forcés simultanés, que la langue bretonne perdurera en Bretagne). Les Bretons ne revinrent de leur exil britannique, que grâce à Athelstan qui intercéda auprès de Guillaume en leur faveur pour qu’il leur rende leur terre (selon Guillaume de Jumièges, alors que selon la propagande de Frodoard, non démontrée historiquement, les Bretons après une longue émigration, chassent les Normands).

En passant par l’ancienne baronnie de Fougères en marche de Bretagne, anciennement Normande (sic). Pierre de Dreux, dit Mauclerc, s’empare de Fougères par surprise en 1231, mais elle restera inféodée à la Normandie, puis au Royaume anglo-normand. Possession de Pierre d’Alençon en 1373. En 1428, Jean II d’Alençon vend le château de Fougères au duc de Bretagne pour payer sa rançon.

Plus tard, l’occupation française de la Normandie, doublée de répressions ethnocides contre les locuteurs norrois, fut très mal vécue par le peuple normand, et en 1415, Jean V de Bretagne allié des Anglais, accueil 125 000 réfugiés Normands (fuyant la barbarie des hordes armées françaises), composés de paysans, d’artisans, commerçants & tisserands, qui y implanteront leurs savoirs, et nombre de Bretons descendent de Normands…. Au XVIème siècle, la Bretagne était dépourvue de presses fixes, les Normands y assurèrent le monopole de l’approvisionnement en livres classique édités pour la plupart en Normandie.

Kenavo et trugarez à qui ?