la-poesie-glozelienne

Découvrir et tenter d’expliquer un genre poétique, dans certains textes glozéliens, pourrait laisser dubitatif, si, le hasard (qui comme chacun sait est : “la signature de Dieu, quand il veut rester incognito”), ne m’avait mis en présence de 4 termes, en relation directe et indirecte avec la poésie, le son magique et la mélodie.
Il y a tout d’abord :

  • Planche XXXVI – 1, le mot Orka : “avoir capacité de faire quelque chose“, qui donna Ųrkja : “composer de la poésie sur un thème (force/capacité/pouvoir)” en urnordisk, les Yrkja nordiques.

En second lieu :

  • Planches XLIII – 5 et XLI – 1, Lög : “loi” (texte qui était scandé), Lag : “mélodie“, par kenning : “jeu de mot“, le rythme en était frappé sur Log : “bois“.

Puis :

  • Planche XVII – 4, Rune : “secret/chuchotement“, qui est à la base des GaldraŔ : “incantations magiques“, ancêtres des Rimurs nordiques et Runot finnois.

Ensuite :

  • Planches XXXVI – 1 et XLVII – 1, Kake : “remuer“, de même Planche “Le Shamann”, Kk’r/Kerkr : “consacré/sacré” qui donna la koinè Καραγυος/Karaguos : “le Devin” et Καρκαιρό/Karkairô : “raisonner/retentir” (comme les scansions).

Enfin sur certaines parentés de glyphes :

  • Comme Ll/Nn, K/R et W/P Etc… qui me firent penser à des rimes graphiques. De là à enchaîner sur la poésie allitérative, il n’y avait qu’un pas, que j’ai franchi allègrement. Car si la gravure des glyphes est un jeu visuel, avec une base structurelle, l’énoncé quant à lui, agit comme une mélopée rythmique et/ou une joute dont la valeur serait mnémotechnique.

Exemples :

  • Planche XLIII – 4 : Où le dit commence par L U et se termine par W N, glyphes dont le tracé simplifié concorde, puisque le /N est un /L dressé et qu’en plus la phonologie rapproche  /U de  /W.
  • Planche “Le Shamann” : Le texte commence par /K /K /LL, tandis qu’il se termine par  /N  /N  /K  /R, lettres sœurs par le tracé.
  • Planche XLII – 5b : Avec une phrase débutant par /R /R /N et qui se finit par /L  /K  /K au dessin identique.
  • Planche XXXVI – 3 et 2 : Où l’incantation débute par /R /R /ng /LL et s’achève par  /R  /ng  /LL.

Indéniablement, les “ovates” glozéliens, avaient inventé l’Ųrkja : “poésie”, et/ou un genre de mélodie à plusieurs registres, la toute première euro-occidentale. Définir lequel ou lesquels est chose ardue, car ils ont évolué ou se sont tout bonnement perdus. L’aperture exacte de la phonation, vibrations et tonalités des stances, incantées ou récitées et relativement rythmées, durent avoir un contexte, une symbolique, qui ne sont plus que conjecturales, à notre point de vue actuel.

On ne peut que s’aider d’approximations, les styles/genres les plus ressemblants parce que plus anciens sont, la scansion indo-germanique, le jojk des Sames (Lapons) et les runot finlandais (voir le Kalevala), ou le “vers long” germano-nordique, qui véhiculait la “force magique”, sans oublier les triades bardiques, les vallemachies (chansons libres) gauloises, les stances ædiques grecques ou les carmina-metrica étrusco-gréco-romains à valeurs religieuses.

Les allitérations classiques, sont la répétition d’une consonne ou d’un groupe de consonnes, ou de syllabes de mêmes sonorités, dans un vers ou une phrase, à l’initiale d’un mot. En poésie skaldique (skandinave), elle est toujours triple.

L’assonance est la modulation de voyelles à la fin d’un mot, porteur de l’accent tonique et, en particulier en fin de chaque vers, elles allitèrent toutes entres elles, mais sont variées par préférence. En poésie nordique, les semi-voyelles J et W font partie de ce groupe.

L’originalité glozélienne, vient du fait que les textes peuvent être lus en sénestrogyre, en dextrogyre, ou en boustrophédon. Voilà pourquoi les allitérations se retrouvent en début, à l’intérieur ou en fin de mots, comme l’assonance, qui ne porte que sur une moitié des voyelles.

Paradigme consonantique :

  • R/Ŕ, allitèrent séparément, ou ensemble selon option, R est faible, Ŕ fort.
  • K/G, allitèrent séparément, ou ensemble selon option, K est faible, G fort.
  • K’/K (précédé ou suivi d’un i)/ng/Q, allitèrent séparément, ou bien ensemble selon option, ils sont tous faibles. Quelquefois, quand le nombre de lettres manque, allitèrent avec K et G, mais à défaut.
  • D/T, allitèrent séparément, ou ensemble selon option, côte à côte ils ne font qu’un, D est fort, T faible. A retenir que D/T (et S), englobent le H/Ħ/Ĥ (c’est le même H écrit, selon différentes phonations, comme par exemple : les 2 sortes de H français), qui suit ou précède, ainsi que le i (dans les 2 cas ils s’affaiblissent). Ils se classent alors dans une famille différente.
  • Nn/n, Ll/l allitèrent séparément, ou ensemble selon option, Nn est fort, n faible, Ll est fort, l faible. Côte à côte, L et N ne font qu’un, comparé L est plus fort que N.
  • ß (est le eszed germanique)/S/ð/Đ/T, D et S (précédés ou suivis d’un i, ou d’un h, qui les affaiblit en faisant des dentales ou chuintantes), sont tous faibles, et allitèrent séparément, ou ensemble selon option.

Paradigme vocalique :

Dans un vers long, un tercet ou un Ųrkja, il sert à marquer l’accent, le décompte colle exactement, ou généralement suit à 1 près celui du consonantisme. Seul i (simple ou pluriel), e (pointé), ee (e double = ï), sont des voyelles pures, û et ù (simple ou pluriel), w, j, Ē et ħ/ĥ (le 1ier est le H voyellisé en A, comme découvert en hittite, le 2ème est un H raclé urnordisk, identique aux ch deutsch de Nacht, c’h brezhoneg, et à la jota espagnole), qui sont considérés comme semi-voyelles, portent l’accent. W et û sont forts, ù même pluriel et ħ/ĥ sont faibles, i, e pointé et Ē sont faibles, ii et ee ainsi que j sont forts.

Méthode de composition :

La composition n’est sans doute pas libre, mais le matériel n’est pas assez conséquent pour en juger. Il y a des rimes, comme en Planche XLVII – 1, en début de lignes, des Innrim : “rimes dedans” en urnordisk, rimes sons et des parentèles graphiques, à rebours et ricochets, ou assonantes. Des kenningaŔ : “(re)connaissances“, sortes de phrases métaphoriques – “plancher des vaches” en est une française pour “terre ferme” – ou des HĒtiŔ : “dénominations” – Fer pour “épée” en est un exemple, comme dans le français “croiser le fer”.

Leur emploi a une origine sacrée, comme les Geasa : “injonctions/ contraintes/obligations” des anciens Irlandais, et même un palindrome Planche XLVII – 1. Il y a en outre les prémices d’un scansion, Planche XLIII – 1, et une stance cadencée Planche sur Lorthet – non “glozélienne”, mais qui démontre que le vers rythmé, était employé par d’autres groupes de population de l’âge de pierre.

Les allitérations sont brèves (en graphies simples), moyennes ou longues (soulignées, surlignées ou annotées en gras), les assonances ou accents (◊), sont forts et moyens (en gras), ou faibles (en simple). Syllabes et digraphes (rarement plus de 8 par ligne), sont décomptés par degrés °, en début de ligne.