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Certains pourront trouver cette étude un peu technique, car ce n’est pas aux runes et oghams de se mettre à notre niveaux, mais à nous d’élever notre culture et nos connaissances spirituelles. Parce que parler à tout va de tirages de runes et autres oghams, en mettant presque systématiquement le côté littéraire historique et linguistique à l’écart, au profit d’un phénomène ludique chiromancien tant spécieux qu’aléatoire…, je n’appellerais pas cela une présentation innocente.

Or le tirage des runes et oghams ne peut aucunement s’effectuer sur un support artificiel, ni même avec de pseudo-cartes runiques, et aucunement par tirage de carte calqué sur les tarots. Pour ce qui est des jeux sur support plastique ou cartonné, verre, porcelaine, grès, et… bâton d’eskimo pour le plus comique, les procédés es-chrétinologiques, du racolage mercantile à tous va, ne mérite même pas qu’on s’y attarde ! Et que l’on ne dise pas que la présentation des runes sur le Net est le fruit du hasard, car ce n’est pas une présentation culturelle qu’on y voit, mais ça a tout du merchandising, vu qu’en tout premier lieu on n’y propose que des tirages de runes et autre cartomancies, tout pour les gogos, rien d’historique, ou si mal historié que ça a tout du m’importe quoi. A croire que ceux qui choisissent les sélections (car sélection il y a, vu que mes pages de présentation culturels quant à elles, ne sont pas peu ou prou dans les 50 pages de propositions). Mais pour faire un classement péremptoire, encore faut-il avoir certaines connaissances en histoire et linguistique. Or les blogs qui présentent les runes et les oghams comme des alphabets se discréditent d’eux-mêmes.

Premier constat : Les runes ne sont pas un alphabet, et il serait inapproprié de les appeler ainsi, car cette dénomination est réservé à une suite de lettres commençant par les 2 lettres A (Alpha) & B (Béta), qui s’emploi pour désigner celui des Grecs, Etrusques, Romains, Goths (dit alphabet de Wulfila), Cyrilliques et Sémitiques.

Les runes dans leur ensemble sont classées dans un Fuþark, du nom des 6 premières runes. L’ordre des runes est rituelique. Le nom est employé pour désigner un système sémiotique d’écriture ayant pour base la magie, la divination oraculaire, l’envoûtement, les injonctions, les interdits, la protection, les soins ou les sciences s’y rapportant (par exemple : le Runelore, les runes secrètes, idéographiques etc…). C’est un terme signifiant un emploi plutôt qu’un système pictographique, ce qui fait qu’elles sont considérées comme vivantes et/ou potentiellement chargées de puissance vitale. Il désigne aussi toutes les autres StaffiŔ (marques/lettres/glyphes), des mois de l’année, les représentations totémiques, mythologiques, emblématiques etc… Fuþark germanique, utilisé également par les scandinaves et les premiers Vikings, est un terme donné à un système sémiotique non hrabanique (non alphabétique). Ce mot désigne les 6 premières lettres du système acrophonique, comportant 24 StaffiŔ dans l’Ældre Fuþark (ancien Fuþark), le seul authentique et originel. Il n’est pas un produit de la christianisation larvée, comme ceux-là même qui se prétendent nouveaux, n’ayant à leur début que 16 StaffiŔ et qui se classent par ordre alphabétique ou qui ont des phonèmes latins, car celui à 16 StaffiŔ dans le nouveau (est une usurpation chrétienne), avec un retour aux trois ÆttiŔ : “famille/huitaine”, dans le Fuþark pointé (autre usurpation chrétienne qui imite l’alphabet latin).

J’emploie le mot “lettre” et non le terme “Stafr”, car le dessin de chaque signe, peut avoir plusieurs ligatures (formes), tout comme chacune de nos lettres actuelles le seraient, par différents tracés de divers scriptes, d’où le terme Runehaandskriftet : “rune écrite à la main”. ÆttiŔ : “huitaine” prit le sens de “famille/clan/lignage”, du singulier Ætt : “huit”, deutsch Acht, est le classement de l’Ældre Fuþark (et par surcroît des autres), réparti en 3 groupes de 8 lettres chacun. Les bractéates de Grumpan et de Vadstena, remontant au tout début du IIIème siècle, en sont les plus anciennes attestations, nous en étant parvenues. Le Fuþark nous y est donné dans son ordre actuel à 3 ÆttiŔ, Frej ætt, Hagals ætt et Tis ætt.

Le Fuþorc est en apparence, une variante du Fuþark. C’est le nom du système acrophonique anglo-frison qui, du VIIème au VIIIème s., passa de 24 à 28 runes.

Le Fuþorc Norþumbrien, au staffiŔ supérieur à celui de l’anglais du IXème au XIIème siècle, se compose de 32 lettres plus 2 d’appoints : Q et St. Ces dernières pour lettrés, sont de créations artificielles, et non attestées en épigraphie. Ce qui suppose un Fuþorc, ayant tenté l’établissement de 4 ÆttiŔ, 4 groupes de 8 lettres chacun (la magie n’étant plus en relation Trinitaire, mais Quaternaire). C’est une adaptation anglo-saxonne avec le christianisme celte des moines kuldés d’origine druidique. Voilà pourquoi il garde une valeur néo-païenne, tant dans son classement que dans sa fonction qui peut être à usage magique.

La 25ème rune en 1) et 2) Verd/Verdandi/Wird/WĒrd : “destin”, devenu Hertha dans l’île de Rügen, en vieil-anglais Weird signifie “surnaturel/étrange/mystérieux”. C’est en 1) le Friggjarrokr : “rouet de Frigg” (la Reine des AsiŔ, dont le dessin est un hexagone aux angles reliés par un astérisque) écheveau des RinaŔ : “runes” (du 2ème fuþark danois), et/ou en 2) (même dessin qu’en 1) mais avec les côtés droit & gauche prolongés à la même hauteur que le haut de l’hexagone) c.-à-d. avec les 2 cotrets du métier à tisser, barres appelées WiketŔ en kall/ruskall (du norrois Hvít : “blanc” et/ou du néerlandais Wit : “blanc” et Klein : “petit”), c’est la Hvídruna : “rune blanche/vierge” du secret divin, qu’Óðinn n’a jamais révélée, union symbiotique des rayons de Hagalr/HagalŔ et de son anneau Draupnir, & la Válgrind : “grille du Vál” (de Vál : “champ de bataille”, Vál/Váli est également un surnom de Tųr, grille qui entoure Asgaard), et/ou Valgrind : “grille du choix”. Cette rune est secrète, mais elle existe pour ceux qui connaissent vraiment les runes, elle ne doit donc par être représenté par un domino, caillou ou bâtonnet sans rune, ce serait alors avouer qu’on ne connait pas tout des runes…

Trois runes dites runes aberrantes (au développement moitié moins grand qu’une rune), les situent en une dimension particulière par rapport au dessin des autres staffiŔ, elles représentent la trinité Óðinnique. A souligner que chaque ÆttiŔ possède sa rune aberrante. Selon le classement courant, les runes aberrantes accolées K : “feu sacré”, J : “meule cosmique”, ng : “grain/fécondité”, donnent Kjng : “Roi/Seigneur” (lu King), hypocoristique du Dieu/Ase nordique unique, hasard trop évident pour être fortuit. C’est aussi le terme générique, servant au Vikings : “Roi des baies” Le terme rune, est aussi employé pour désigner des systèmes d’écriture différent des Fuþark et Fuþorc, allant des rovas hongrois, kök turque, orkhon, kirghize et khazar, qui n’ont pas de portées magiques. Ou approchant comme les runes druidiques et/ou frisonnes (de l’Oera Linda Book) etc.

Deuxième constat : L’Ogham n’est pas non plus un alphabet au sens propre, ni même les runes druidiques, c’est un BETHE-LUIS-NION-OGOM (Oghom/Ogham/Ogam), BETHE-LUIS-FERN et/ou BOIBLE LOTH selon différents classement ou diverses légendes. C’est un système mnémotechnique au premier degré, degré supposé originel de l’écrit, pour mémoriser et utiliser le principe acrophonique. Le classement des aicmes par 5, reflète d’un calque basé‚ sur le système numéraire correspondant au calcul à l’aide des doigts de la main.

L’Oghom/Ogham manuscrit se lit et s’écrit de droite à gauche, alors que l’Oghom monumental se grave de bas en haut, souvent sur l’arête d’une pierre. L’idée, non de la forme des caractères, mais d’une valeur phonétique accolée aux jeux d’entailles, est proprement celtique. La base en est un trait continu jouant le rôle d’arête, incisée de rainures. Il se compose de 20 phonèmes matérialisés par des entailles, classées en 4 Aicmes : “famille/espèce”, de 5 lettres chacune, se nommant Ogom Craobh : “Ogom branches/arbres”, de Cræb/Croib : “branches” car on y mentionne principalement les arbres, et en ce cas Craobh signifie également “lettres/glyphes/ signes graphiques”, de même que Fedha : “lettres/bois”. Appelé aussi Cœl Brenn/Cœlbren y Beirdd : “Jet de bois des Bardes” en kymris, il calque les stafr runiques. Ce système vicésimal s’est adjoint une Aicme Forfid : “famille supplétive” de 5 diphtongues, qui vient compléter cet alphabet, parturition du système runique, ce sont 5 staffiŔ symboliquement tournées 4 fois sur elles-mêmes comme les Cethri Arda in Domain : “quatre points cardinaux du Monde”, I/J/G, Ē/E, O, U/V, A/H, lu Yahvé (de droite à gauche) et Jéhovah (de gauche à droite, terme à l’origine non sémite, repris par les Septante quand ils traduisirent la Bible). C’est le nom du Dithir/Dith Atir : “Destructeur/Père de destruction” qui a donné Diz : “diable” en cornique, dénomination préfixe (inversée) de même origine que le sanskrit Yahveh : “éternel”, terme d’identification analogue avec les voyelles runiques.